Au coeur de notre histoire

Pavillon armenonville
En photo ci-dessus, au pavillon d’Armenonville Léopold Mourier entouré de Francis Carton (debout derrière lui), à sa gauche Edouard Nignon

Le 1er avril est créé la Société de Secours Mutuels des Cuisiniers de Paris. Elle résulte de la fusion de deux associations existantes : La Laurentine et la Société des pieds humides (ses membres avaient l’habitude de se retrouver le matin pour l’embauche sur le carreau des Halles).

L’association a trois grands objectifs :

  • Lutter contre les bureaux de placement qui contrôlent le marché du travail des cuisiniers suite à l’essor de la profession dans la première moitié du XIXe et qui font payer cher leurs prestations aux placés
  • Lutter contre le chômage
  • Développer l’entraide mutuelle entre ses membres

Sous réserve que les cuisiniers soient à jour de leur cotisation (1 franc / mois). L’association propose notamment les actions suivantes :

  • Placement gratuit et fourniture d’extras
  • Soins médicaux et médicaments
  • Indemnités journalières en cas d’interruption de travail pour cause de maladie
  • Allocation de maternité
  • Allocations de secours aux veuves et aux orphelins
  • Pension de retraite aux cuisiniers âgés de plus de 55 ans
  • Frais funéraires

Le 20 janvier 1841, le premier Président, Amant Hardy est élu et en novembre, l’Association se dote de ses premiers statuts. Elle compte alors 885 membres.

En septembre 1842, l’Association compte 1 570 membres : un véritable succès ! Mais la vie est difficile, ceux qui ont un travail ont du mal à payer la cotisation et ceux qui sont sans emploi sont dans l’impossibilité de la régler. L’Association est dissoute, faute de fonds. Un Comité central de gestion est créé pour réviser les statuts et un Gérant reste en place.

La cotisation passe à 1.50 F par mois, un droit d’adhésion de 5 F payable en 3 fois est mis en place.
Les membres qui ne sont pas à jour de leur cotisation sont radiés et les membres du Conseil d’Administration absents sans excuse à une réunion sont sanctionnés par une amende de 2 F. Cette gestion rigoureuse portera ses fruits.

L’Association change de nom et devient la Société des Cuisiniers de Paris. On peut y ouvrir un compte épargne et y déposer 1 000 F.

La monarchie de juillet, monarchie constitutionnelle ayant pour roi Louis-Philippe Ier,  impose l’interdiction de réunion et d’association. À partir de juillet les partisans d’une réforme du suffrage initient alors « La campagne des banquets », où les toasts se transforment en discours politiques. L’Association ne se réunit plus mais constitue le Bureau Central des Cuisiniers, en laissant sur place un Gérant comme en 1843.

La Révolution de février provoque l’abdication du roi et l’avènement de la République. En septembre, le Président de la IIe République signe la reconnaissance officielle de la Société de Secours Mutuels des Cuisiniers de Paris. Dès le mois d’octobre, l’Association met fin aux fonctions du Bureau central et reprend son ancienne dénomination : Société des Cuisiniers de Paris.

Création au sein de la Société de Secours Mutuel d’une Société Philanthropique des Artistes Culinaires, dont la première réunion aura lieu le 10 décembre 1853. L’Association prend  alors le nom de Société de Secours Mutuels et de Prévoyance des Cuisiniers de Paris.

Le premier acte sera de s’attacher les services d’un médecin, le docteur Roy : la société anticipe à sa manière ce qui allait devenir un siècle plus tard la médecine du travail. La date du fonctionnement effectif de la philanthropie est fixée au 1er janvier 1854, l’inscription est obligatoire pour tous les Sociétaires majeurs

En janvier, un bal annuel est instauré pour ouvrir une Caisse au profit des orphelins.

Un décret impérial reconnait officiellement la société sous le nom de Société de Secours Mutuels et de Retraite des Cuisiniers. Cette reconnaissance lui vaut des subventions gouvernementales. Un fond de retraite est créé. L’Association s’installe dans des locaux plus vastes au 52, rue de la Petite Truanderie.

Ces années tumultueuses n’ont pas permis une gestion sereine ni de la société, ni de la philanthropie. Des secours exceptionnels pour fait de guerre à la réduction des cotisations pour ceux qui n’ont pas pu travailler pendant le siège de Paris en passant par l’augmentation des traitements des médecins, l’Association fait face. Il faudra quelques années pour retrouver un équilibre.

Le siège de la société est d’abord transféré au 27, rue Etienne Marcel puis au 2, rue Turbigo.

Le 21 février, un nouveau sociétaire est admis, il s’appelle Léopold Mourier. Personne ne se doute qu’il sera le plus grand bienfaiteur de la Société.

Léopold Mourier est largement élu Président de la Société lors de l’Assemblée générale du 30 octobre.

Léopold Mourier

Francis Carton est élu Directeur-Gérant de la Société. Philanthropique dans l’âme, énergique, il formera un duo d’exception avec Léopold Mourier. Ensemble, ils accompliront une œuvre gigantesque pour la Société.

La grande famille des cuisiniers n’est pas épargnée : 246 Sociétaires sont tombés au champ d’honneur.

La Société continue à avancer : remise complète des cotisations à ceux qui sont sous les drapeaux, création d’une Caisse de secours immédiat pour venir en aide aux familles des sociétaires mobilisés, création de la Maison Familiale qui comporte un orphelinat et une maison de retraite, premières études de l’édition d’un bulletin mensuel « La Revue Culinaire »,

Le 1er juillet, l’association s’installe au siège historique situé au 45 rue Saint-Roch dans le 1er arrondissement de Paris.

Le 28 mars, la Société de Secours mutuel et de retraite des cuisiniers de Paris est reconnue d’utilité publique par décret.
Le 26 juin, la Maison Familiale est officiellement inaugurée.

Le cours professionnel pour les jeunes est ouvert : les bases d’une école hôtelière sont jetées qui donnera ensuite naissance à la mythique école de la rue Médéric.

Le projet mis de côté pendant la guerre est repris :
Le 1er avril parait le premier numéro de la Revue Culinaire.

À droite visuel du 1er exemplaire crée en 1883 par Auguste Escoffier et Philéas Gilbert fondateur de la Revue culinaire avec Prosper Montagné.
A cette époque La revue se nommait L’Art Culinaire.

Cortège Léopold Mourier
Le char funéraire quittant le bois de Boulogne


Le 17 mars, Léopold Mourier s’éteint prématurément à l’âge de 60 ans au Pavillon d’Armenonville.

3 000 personnes suivront le cortège de ses obsèques émouvantes à travers Paris.

Léopold Mourier a fait de la Société des Cuisiniers de Paris son légataire universel.

Francis Carton est unanimement élu pour lui succéder.

Une Caisse primaire Vieillesse-Maladie d’assurances sociales est organisée : 16 000 comptes ouverts.
Création des disciples d’Antonin Carême qui se réunissent chaque année autour des recettes du grand cuisinier au bénéfice des orphelins.

Francis Carton, qui aura fortement marqué la Présidence de la société, démissionne pour raisons de santé.

La Société joue pleinement son rôle philanthropique pour faire face aux malheurs de la guerre.

La Société Mutualiste des Cuisiniers de Paris devient Mutuelle des Cuisiniers de France entérinant une situation de fait datant de plusieurs années.

La Mutuelle acquiert un hôtel à Clichy (92) constitué d’un bâtiment unique sur rue de 24 chambres rénovées et construction d’un second bâtiment sur cour de 27 chambres.  L’ensemble constitue le foyer des jeunes cuisiniers.

En mars 2010 a lieu la première édition de l’International Cup de Cuisine à l’occasion du salon Europain.

Nous continuons de vous accueillir au 45 rue Saint Roch dans le 1er ardt de Paris qui héberge le siège social de l’association (du lundi au vendredi de 9h00 à 17h00).

Cette maison permet de loger de jeunes couples issus de la restauration.

Les adhérents ont élu un nouveau conseil d’administration composé d’un président (Christian LECLOU) et de 23 administrateurs.

« Depuis toujours, nous continuons de réunir chefs passionnés, cuisiniers émérites et professionnels des métiers de bouche autour de valeurs communes ».